Chroniques vagabondes

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Romancier, nouvelliste et dramaturge, Yves Carchon a très tôt senti que la littérature pouvait constituer cette patrie idéale dont rêve tout homme cultivé. Car si l’écrivain incarne au plus haut point le mystère de la conscience jetée dans le monde, il n’en est pas moins homme parmi les hommes et éprouve le besoin de dialoguer avec ses semblables. A ceci près que lorsqu’il écrit, ses semblables sont moins des êtres de chair et de sang que d’autres auteurs, morts ou vivants, dont les livres ont accompli leur silencieux travail d’ensemencement dans son esprit. Avec cette sélection de chroniques littéraires écrites au jour le jour il s’agit, pour Carchon, de rendre hommage mais surtout de dialoguer avec ceux-là mêmes qui ont marqué sa vie de lecteur. Ils se nomment Montaigne, Flaubert, Verne, Proust, Kafka, Céline, Orwell ou, encore plus en amont, Sénèque et Pétrone. Quelle force intérieure les animait pour les pousser à produire l’œuvre qui est la leur ? Quelle manne particulière ont-ils apporté à celui qui les interroge ici ? Quelles furent aussi leurs faiblesses, voire leurs travers les plus déplorables? Car moins que personne, l’écrivain ne peut exiger d’être soustrait à la critique, que celle-ci porte sur sa vie, son style ou ses idées. Ce disant c’est aussi, à travers eux, sa propre statue qu’ébauche le critique –et qui pourrait le lui reprocher ? -. Ce sont aussi ses sentiments qu’il nous murmure sur son mode propre, surtout lorsqu’il s’interroge sur le sens et la portée de l’acte d’écrire, aujourd’hui. A quelle nécessité millénaire, à quel rite ancestral sacrifie la main qui trace des mots et des phrases sur le papier ou sur l’écran ? Aussi fragmentée qu’elle soit, la réponse est sans doute dans les pages qui suivent. Elle vaut bien qu’on fasse l’effort d’accompagner leur auteur au fil de sa prose claire et érudite.

Préface de Jacques LUCCHESI

Editions du Port d'attache - 7 Place de l'Eglise Saint Michel 13005 Marseille, 6,50 euros